Plusieurs études ont fait état d’une surreprésentation des troubles psychiatriques chez les sujets atteints d’un syndrome de Klinefelter, avec des complications médicolégales. Dans ce travail, nous présentons le cas de Jules, 23 ans, porteur d’un syndrome de Klinefelter, bénéficiant d’un traitement androgénique substitutif, inculpé pour viol sur mineur et expertisé dans ce cadre. Nous nous interrogeons sur le rôle de sa pathologie génétique et du traitement hormonal dans son passage à l’acte transgressif à caractère sexuel. Après revue de la littérature, il paraît impossible de conclure avec certitude du rôle déterminant de l’un ou de l’autre séparément dans ce passage à l’acte sexuel criminel. En effet, bien que le taux de criminalité présenté par les sujets syndrome de Klinefelter soit supérieur à celui de la population générale, la majorité d’entre eux n’ont jamais eu affaire à la justice, et ces sujets ne semblent pas commettre plus d’actes à caractère sexuel que les autres criminels non porteurs d’un syndrome de Klinefelter. Quant au traitement hormonal, il semble qu’il faille considérer la testostérone comme un facilitateur du déclenchement d’une réponse agressive plutôt que comme un inducteur primaire. Pour conclure, l’apparition des passages à l’acte violents concomitants du diagnostic de syndrome de Klinefelter et de l’introduction du traitement hormonal, laisse suggérer une implication, même minime, dans l’acte criminel, et doit nous inciter à l’extrême prudence et à une concertation pluridisciplinaire (psychiatre, endocrinologue) avant de reconsidérer la poursuite de son traitement dans un contexte médicolégal singulier. Enfin, nous discuterons d’autres facteurs qui peuvent expliquer et avoir participé, par leur accumulation, à son geste.

Several studies have reported over-representation of psychiatric disorders among patients with Klinefelter’ Syndrome (KS), with forensic complications.

Consider determinants of sexual assault in patient with KS.

In this work, we present the case of Jules, 23 years old, with KS, benefiting from steroid replacement therapy, convicted of rape of a minor and evaluated in this context. We question here the role of his genetic pathology and of his hormonal treatment in this sexual assault.

According to evidence from the literature, it is not possible to determine with certainty the fair value of each factor and their impact on the occurrence of the sexual criminal act. Indeed, although the crime rate among KS subjects is higher than in the general population, the majority of them have never been in trouble with the law; moreover, these subjects were no more likely to commit violent sexual acts than were criminals without KS. As for hormonal treatment, it seems that testosterone is better viewed as a facilitator of initiating an aggressive response than as a primary inductor.

In conclusion, the onset of sexual violence that accompanied the introduction of hormonal treatment into a patient with KS suggests an effective involvement of steroid replacement therapy, even small, in the criminal act. This must incite clinicians to extreme prudence and to take account of multidisciplinary expertise (psychiatrist, endocrinologist) in order to reconsider the continuation of the treatment in this particular forensic context. Finally, we discuss other factors that can precipitate such a violent act.